Boire un petit coup c'est doux (Libre)

Si il y avait bien une mauvaise habitude que Reezen avait prise en intégrant le Conseil. C'était bien le penchant pour l'alcool. Des siècles durant, il avait mené une vie d’ascète. Pour un peu on aurait pu le croire Prêtre si il ne massacrait pas tout le monde sur son passage. Et en 42 ans à peine, il avait ajouté une bonne bouteille de Whisky dans ses effets personnels du quotidien.

Grand Dieu, dans son armoire : Divers produits destinés à l'usage de la magie. Sauge, roses, plume de hiboux, pattes de lapins, yeux de tritons, et tout le tralala. Armes diverses et variées, cela allait du katana offert par Drogyn, à des lames rétractables au poignet, diverses dagues et poignard avec attache au mollet. Livres importants et rares, notamment d'excellentes copies d’œuvres traitant de sujets aussi rares que la Force, les anciens démons, ou les déesses telles Gloria, maudite soit-elle. En tout dernier lieu venait sa bouteille d'alcool, pour les soirées difficiles. Quand il en manquait, il se rendait comme ce soir dans un bar à démon. Il laissait tomber son illusoire apparence humaine, pour reprendre sa forme d'origine. Les démons le regardaient d'un air à peine étonné. Le monde recelait tellement de bizarreries de nos jours que son apparence n'attirait guère l'attention, en particulier dans un endroit aussi hétéroclite.

Reezen s'installait ainsi à une table et commandait une bière. Il en buvait en général deux ou trois avant de passer au Porto. Encore deux ou trois verres histoire de se mettre en train puis venait le meilleure partie : le Whisky. Son préféré était un Whisky d'une dizaine d'année, ni trop jeune, ni trop vieux, et de préférence pur, sans être dilué avec de l'eau. Arrivé à ses deux ou trois verres de Whisky, la tête commençait à lui tourner et l'esprit se vidait progressivement de tous ses soucis. Un vrombissement dans le crane lui indiquait qu'il allait avoir droit à une sacrée gueule de bois le lendemain mais peu importait. La félicité du moment le ramenait à l'état d'enfant. Période bénie ou il n'avait à penser à rien, à ne rien assumer, juste se laisser bercer par son père qui prenait soin de lui. Le coude sur la table et la main sur le menton, Reezen repensait nostalgiquement à la période la plus douloureusement triste de son histoire. La mort de son père. Quiconque aurait alors dérangé le personnage à la peau nacrée aurait reçu ce que Reezen aurait appelé "une saute d'humeur", bref, l'inopportun aurait volé à travers la pièce au bout de deux "casse toi " pas moins.

Reezen son verre terminé fit un bref signe au serveur et lui lança d'un ton sec :

-L'addition, et que ça saute.

Le jeune pré pubère s'en alla d'un air blasé. Il devait sans doute être coutumier de ce genre de comportement. Reezen sortit son portefeuille et glissa quelques billets sur la table.
Histoire de patienter, il jeta un coup d’œil aux alentours, observant la racaille présente dans ce lieu de rassemblement. Des démons, des vampires, divers horreurs sans nom qui n'avait même pas la décence de posséder une morphologie humaine.
Il n'avait pas énormément de préjugés, mais marcher à 4 pattes et prétendre posséder une conscience ou même une intelligence. C'était quelque chose de dérangeant chez notre homme aux yeux rouges. Ses années au Conseil lui revinrent en mémoire. L'homme se transformant en loup garou perd toute sa raison et redevient une bête sauvage pendant la pleine lune. Les bêtes sauvages vont à 4 pattes, les créatures pensantes sont bipèdes. Tel était son raisonnement. Bien sur, il y'avait des exceptions, il y'en a toujours, mais la règle générale restait la même. De la chaire à canon les quadrupèdes.

[HS : Désolée du retard pour la réponse... nous avions du monde en vacances chez nous et du coup, j'étais un peu occupée ]

- N'est-ce pas pitoyable ?

C'est avec ces quelques mots que la jeune brune accosta l'homme qu'elle observait depuis quelques minutes déjà. Etait-ce un hasard ? Certe pas, elle n'était guère de celle qui se laissait aller au gré du hasard. Chez elle, tout était calculé, planifié et cette rencontre ne dérogeait en aucun cas à la règle.

Elle l'avait observé : il ne ressemblait pas à la photo qui se trouvait à la première page du dossier, ni même aux dessins des pages suivantes. Ce qui était différent ? La peau : effectivement, nulle image n'avait pu rendre hommage à cette peau divinement nacrée. La vampire avait fermé alors quelques secondes les yeux et s'était remémorée rapidement le contenu du dossier "Reezen". Etrange parcours que celui-ci, un massacre à Rome, une longue quète de vérité et quelques soucis avec le cabinet, certe pas dans sa succursale, mais chez Wolfram & Hart, tout était lié.

Une fois tout le dossier à nouveau bien en tête, elle s'était approché du demi-dieu, souriant légèrement lorsque ce dernier agressa presque verbalement le pauvre serveur.

"N'est-ce pas pitoyable", c'était donc ainsi qu'elle l'avait accosté... etrange d'ailleurs que ce ne soit pas lui qui l'ait fait spontanément plus tôt. Après tout, la vampire, dans son tailleur noir BCBG, avait passé sa soirée à repousser les prétendants aussi poilus que ragoutant.

Elle posa son verre sur le bar, un petit Martini surplombé d'un parapluie orange très kitch, et dévisagea quelques secondes Reezen avant de reprendre.

- Je pensais que vous viendriez plus tôt, cela fait 3 soirs de suite que je vous attends ici... enfin, je suppose que vous aviez plus de réserve que mes informateurs l'avaient affirmé

Tout en parlant, elle avait baissé son regard sur le verre de whisky vide, appuyant ainsi son explication avant de relever les yeux vers le demi-dieu tout en s'asseyant sur la chaise haute du bar.

-Avant que vous ne vous mépreniez, non, je ne vous drague pas, non je ne suis pas une prostituée à la recherche d'un client, je ne suis non plus pas une jeune demoiselle prête à tout pour avoir une dose d'adrénaline... mais si l'alcool que vous avez ingurgité ne vous brouille pas trop l'esprit, vous devez bien deviner qui je suis et pourquoi je suis là.

Elle ne lui avait pas laissé le temps de répondre, ni même de donner des explications ou de l'envoyer tout simplement pêtre :  la PDG avait parlé, tout en croisant ses jambes et en s'appuyant un peu plus sur l'arrière de la chaise haute, sure d'elle comme à chaque fois.

Elle glissa alors une main dans la poche de la veste de son tailleur et en sorti une carte qu'elle déposa sur la bar. C'était une carte de visite, très classique, sur laquelle on pouvait lire en lettre majuscule Wolfram et Hart. En dessous, en caractère plus petit se trouvait les mots "cabinet d'avocats". Si le demi-dieu prenait la peine de retourner la carte, il lirait "Madame BELL Magdala, Président-Directeur Général" ainsi que 2 numéros de téléphone... mais avait-il réellement besoin de tourner la carte ou savait-il déjà qui était la femme assise à côté de lui ?

Magdala le regarda alors et ajouta

- Je ne suis pas la pour me battre avec vous, en tout cas pas aujourd'hui... je suis venue seule...

Elle se pencha légèrement dans sa direction et chuchotta

- ... et pour être honnête, je préfère vous affronter le jour ou vous aurez un peu moins d'alcool dans le sang.. je n'aime pas lorsqu'on me facilite la tache

Elle recula à nouveau avec un petit sourire au coin des lèvres. Elle n'avait pas menti, elle n'était pas là pour se battre, et même si elle l'avait voulu, elle ne l'aurait pu en ce lieu...

HRP:  Pas de soucis.
Note que Reezen lui même ignore qu'il est un demi dieu, Magdala par corollaire ne le sait pas non plus.



Reezen avait été tiré de ses réflexions pour le moins philosophiques et pertinentes par l'arrivée inopportune d'une jeune femme pour le moins fort bien vêtue qui a avait parlé d'emblée comme si elle le connaissait. Reezen ne sachant pas à qui il avait à faire avait gardé sa tête d’alcoolo mal luné, elle lui garantissait l'effet de surprise au cas ou il faudrait se fighter. De ses yeux lourds et faussement encavés, Reezen observa à la dérobée la jeune femme, qu'il reconnut en un reniflement comme une vampire. La belle affaire. Il la laissa débiter son affaire, comme quoi elle pensait qu'il viendrait plus tôt. Va y cocotte, déballe tout. Moi je garde ma tronche de déterré et mes yeux globuleux chérie.

Il n'avait pas besoin de jouer les imbéciles pour la forcer à parler, elle semblait de mise en savoir assez long sur son compte. Deux organismes en savaient long à son sujet, le Conseil et W&H, et il était évident que la jeune femme n'était pas du genre à travailler main dans la main avec des observateurs. Elle avait des informateurs, tout comme lui, fort bien, un point commun, mais tu veux quoi poulette, allez crache le morceau.

Elle déballa aussitôt une carte de W&H. Qu'elle glissa dans ce qu'elle pensait être un geste froid et théâtral. Quel cliché. Les soupçons de Reezen s'avéraient exacts, W&H était au courant de sa venue. Lui qui pensait avoir été discret, la belle caguade. Bref, Reezen laissa tomber son rôle de pilier de bar et se reprit instantanément. Il se redressa, son regard se durci et se fit plus vif, et il joignit les mains qu'il cacha soigneusement dans ses manches, en un message pour le moins sans équivoque. Tu bouges, je te butte. D'un clignement des yeux télékinésique, il souleva la carte qu'il inspecta long en large. Madame BELL Magdala, Président-Directeur Général. deux numéro de téléphone joignaient le titre pompeux de la semi humaine. Sa lecture terminée, Reezen reposa la carte qu'il fit glisser jusqu'à la présidente.

Cette dernière avait ajouté qu'elle ne voulait pas se battre. tant mieux pour toi ma petite, tant mieux pour toi. Tu veux te battre quand j'aurais moins d'alcool dans le sang. Fort bien. J'ai ton tel, on se file un rencard et je te montrerais ce que rendez vous en enfer signifie.

Reezen n'avait pas prononcé un mot depuis la venue de Maggie. Il se décida à ouvrir la bouche et dit d'une voix maitrisée et tranchante :

-Eh bien, Maggy, vous faites passer des entretiens d'embauche aux alcooliques dans des bars miteux maintenant. Décidément, le cabinet n'est plus ce qu'il était.

Peu importait à Reezen d'avoir tort ou raison. Qu'elle soit là pour le mettre e garde ou le recruter, peu importait. La petite pique lui en apprendrait un peu plus avec la réplique de la jeune femme. Il avait ouvert le dialogue pour ça. La réponse, et les informations qui en découleraient. Elle avait lu son dossier apparemment, et avait joué franc jeu en lui dévoilant son nom et sa carte. Soit elle cherchait à l'intimider, soit elle voulait un nouveau chien de garde. Pauvre pouffe, si tu crois que je vais aboyer à la demande, se dit Reezen les bras toujours croisés dans les manches de sa toge, le regard droit et fixe. Il avait bien fait de ne pas l'avoir attaqué quand elle s'était présentée à lui de manière cavalière, mais pour le moins gracieuse. Différent de l'approche brutale d'un loubard, ce qui avait le don de l’exaspérer. Elle ne l'avait pas non plus touché, ou tapoté l'épaule en un geste amical, preuve de son bon sens.

Maggy ? En entendant ce petit surnom presque inadapté en cet instant, la vampire retenue un soupire exaspéré. Toutefois, bien que n'appréciant pas du tout ce genre de diminutif, elle garda son calme. Après tout, elle n'était pas là pour ça.

Elle avait déjà réussi à garder son sang froid - ce qui est assez logique pour un vampire si l'on considère leur physiologie -  dans des situations bien plus périlleuse et ce n'était certes pas cette soudaine familiarité ni même la surprenante capacité de Reezen à supporter l’alcool qui allait la déstabiliser, du moins pas ce soir.

Depuis le début, elle n'avait rien caché à l'homme qui lui faisait face, cela faisait partie d'elle... Elle avait cette déconcertante assurance qui la poussait, comme dans un mauvais James Bond, a dévoilé ses plans à l'avance. Parfois elle en jouait, parfois elle le faisant de façon naturelle et cette aisance lui permettait souvent de tromper les personnes à qui elle parlait.

Au petit pic du jeune homme, elle ne pu retenir un léger sourire au coin des lèvres, léger, mais perceptible par quelqu'un qui avait l'oeil tel que son convive.

- Pensez-vous vraiment que je vais m'occuper moi-même d'un recrutement ? Pensez-vous réellement que je suis venue vous attendre ici pour vous engager ? Je crois que vous me décevez et me surprenez à la fois... Vous me décevez car je vous pensais plus réfléchit que cela et vous me surprennez car vous me sembler tellement sur de vous....

La vampire, durant sa phrase, n'avait pas baisser les yeux, fixant sans aucune gêne Reezen. Elle ne tarda pas à reprendre ses explications


- Vous me décevez car je pensais que vous attendiez déjà ma venue... Vous espériez venir ici sans avoir à faire à nous ? Vous avez trahit le cabinet, et les associés principaux... et comment dire... Ils sont plutôt du genre rancuniers... mais je pense que vous l'aviez déjà remarqué...

Elle s'arrêta un instant, prit son verre de Martini et en but une gorgée. Elle reprit alors, tout en gardant son verre à la main, ce qui laissait voir qu'elle n'était pas sur la défensive.

- ... Quant à l'idée d'être recruté, je ne suis pas certaine qu'Ils voyent cela d'un bon oeil... Ils ne sont pas du genre à faire deux fois les mêmes erreurs... (elle marmonna ensuite un petit " quoi qu'avec le cas Angel... enfin..)

Elle reprit alors son monologue.

- Enfin... Nous avons soucis... on me demande de vous traquer et je sais que si je le fais, vous me mettrez des bâtons dans les roues et j'ai d'autres projets.. Pour être honnête vous n'êtes pas ma priorité et je n'ai pas envie de vous avoir dans mes pattes durant mes autres affaires... Alors on fait quoi ? Vous quittez la ville ? Je vous traque et on joue au chat et à la souris mais je vous préviens, je suis la chat.. ou alors... vous vous faites oublier, vous continuer de passer vos soirées dans ce bar miteux et vous ne vous interposé en aucun cas dans nos affaires... alors ?

Elle fixait toujours le demi-dieu...Ce dernier semblait avoir cette prestance, cette fierté qui annonçait déjà que les négociations ne seraient surement pas aussi facile...

Reezen garda un visage de marbre lorsque la demoiselle en détresse lui sortit sa tirade de fausse blonde outrée. Oui je suis la directrice, comme si j'allais m'abaisser à faire passer des entretiens d'embauches dans un taudis pareil. Tu te flattes trop mon grand, fais gaffe à tes chevilles, t'es qu'un crétin mon grand.

Reezen laissa couler. Pas la peine de s’énerver pour si peu. Elle l'avait attendu depuis 3 soirs, et ce n'était certainement pas pour des prunes. Il avait une importance et il le savait. Inutile de régler un orgueil bafoué dans le sang et les cris pour le moment. Il la laissa continuer son blabla tout en conservant son air digne et froid, la tête droite, les yeux fixes, les mains dissimulées.

Elle taquina une fois encore son Ego en insinuant qu'il s'était mal préparé. Qu'il aurait du s'attendre à se faire repérer. Moui, pas faux sur ce coup là. 42 ans à travailler au Conseil l'avait ramolli et lui avait fait perdre ses réflexes et ses habitudes. Bon point, il y repenserais le moment venu.
Elle lui rappela encore une fois que le cabinet n'oubliais pas, ne pardonnais pas, oui c'est ça, t'en a s d'autres comme ça pouliche à deux balles, je suis bien placé pour le savoir il me semble, alors arrête ton cirque et va à l'essentiel nom de Dieu.

Elle en vint enfin à la partie intéressante. Elle avait reçu ordre de le tuer, offre sans doute proposée en même temps que la place de Directrice. Bien parfait, une bonne chose de faite. Elle voulait de la tranquillité pour mettre ses pions en place, bien, bien, c'est de bonne guerre. Quitter la ville, non, mais là tu rêves ma petite, je suis là justement parce que ton foutu cabinet a encore mis le bordel, et que je veux pas que la partie se joue sans moi cette fois, alors tu sais quoi, tu va prendre ta carte et te la mettre quelque part chérie. Me faire oublier, oui, d'un autre coté ce serait bien, m'occuper de mes petites affaires, tuer ce qui passe dans mon quartier, à la rigueur, mais non en fait. J'avais fait que ça à Cleaveland, il était temps de passer aux gros poissons, et c'est sur un ton sans réplique que Reezen lança à la femme vampire :

-Pour être honnête, si je suis venu dans cette ville, c'est afin de retrouver les bonnes vieilles habitudes. Vous avez raison, j'aurais du vous voir venir. Une erreur que je ne cométtrais plus parole. Néanmoins, hormis cette petite difficulté, laissez moi vous donner une réponse sans détour.

Reezen sortit les mains de ses manches, et doucement les posa sur la table paumes ouvertes, sa main droite formant un signe obscène, tandis que de l'autre, il s’accoudait sur la table l'air nonchalant.

-Tu te prends ça et tu te le fourres en croix quelque part. Tu es loin d'être la première que je croise depuis mon "renvoi" fit-il avec un petit haussement de sourcil, et tu es loin d'être la dernière. Alors avec tes airs de grande dame, ton tailleur haute couture, et ton odeur fétide de cadavre putréfié, tu peux aller te brosser. Le maitre et Kakistos ne m'impressionnaient pas le moins du monde, je ne vois pas pourquoi leur petite soeur  ferait mieux. Eux au moins savaient ou était leurs place, au sous sol, ou dans le carnage, pas dans la bureaucratie et la paperasse. Retourne donc épingler tes contrats et tes prophéties chérie.


Si ça marchait, elle allait péter littéralement un câble. Il l'avait frappé au bon endroit, du moins, il le pensait, et rien n'est plus facile à diriger qu'un ennemi enragé (rien de plus dangereux également, mais c'est une autre histoire). Reezen d'un geste discret mis sa main gauche à proximité de la poche contenant une dague, tandis que de l'autre, il se mit se gratta légèrement le nez l'air pas du tout concerné.

Pour un peu, elle le croirait encore un peu pompette et ce serait du gâteau. Passé sa tirade, Reezen aurait pu allumer un cigare et boire un cocktail que son expression n'aurait pas été différente. Il avait des eclairs dans les yeux en prononçant sa tirade, mais une fois celle ci terminée, le torrent était redevenu lisse et calme. Reezen avait retrouvé sa posture altière, hormis qu'à présent, elle avait un je ne sais quoi de désinvolte et de taquin. Lui faire des menaces, à lui, comme si il allait s'écraser, même des personnages comme D'Hoffryn, Dracula, et l'Immortel ne lui avaient pas fait baisser les yeux, alors pour une pouliche de son genre à elle.

Un rire, voilà ce que fut la seule réponse au geste obscène que venait de faire le demi-dieu. La vampire s'était alors reculé un peu sur son tabouret, se tenant toujours bien droite et écoutant d'un air amusé Reezen. Elle alla même à se demander pourquoi elle payait des fortunes de parfums si c'était pour entendre de telles choses : "ton odeur fétide de cadavre putréfié". Cette phrase l'amusa de plus du faite que, techniquement, elle n'était jamais morte, donc la traiter de cadavre était une ineptie mais après tout, cela démontrait clairement que le demi-dieu en savait moins à son sujet qu'elle du sien. Elle avait étudié son dossier, tout son dossier et bien qu'épais, Magdala se doutait bien qu'il n'était pas complet et que de grandes interrogations attendaient encore leurs réponses.

Après quelques instants de réflexion, elle refixa son attention sur l'homme à la peau nacré. Il l'insultait encore, la traitant de bureaucrate... ah, si il savait... Elle répondit d'ailleurs, d'un ton totalement détaché :

- C'est bien connu, chez Wolfram et Hart, ils n'engagent que des employés models tous recrutés parmis les enfants de choeur.

Elle replongea ses yeux dans ceux de Reezen. Son regard qui était à peine quelques secondes si amusé s'assombrit alors. Elle savait que la partie n'était pas gagné, elle savait que l'homme qui lui faisait face était aussi têtu que dangereux, pour elle et pour la société. 

- Nous allons donc avoir quelques soucis vous et moi... a en croire votre gestuelle, vous n'avez pas vraiment pas envie de partir... alors dites moi pourquoi vous êtes ici ?

Tout en parlant, elle s'était penché en avant, fixant le demi-dieux comme si elle espérait trouver la réponse juste en l'observant avant même que ce dernier ne puisse répondre. Elle s'approchait encore, gardant bien évidement une distance raisonnable et son regard à présent semblait intrigué. Elle parla alors, posant une question sans que l'on puisse réelement savoir si elle s'adressait à Reezen ou à elle-même

- Qui es-tu vraiment ? Un démon avec une conscience ? Dois-je te considérer comme un ennemi ? Tu as pourtant fait du bon boulot pour les associés avant ta petite faiblesse....

Elle ne cessait de l'observer, comme si elle voyait quelque chose d'étrange, de bizarre, se plongeant au plus profond de son regard. Elle répéta alors sa première question, mais en la susurant à présent

- Qui es-tu vraiment ?

HRP Navré, les journée mondiale du don du sang sont épuisantes

Bien entendu, ils n'engagent que enfants de cœur chez W&H. Mouais, et bien Chérie, tu n'a jamais vu de banquiers. Ils n'ont rien à envier aux démons ces sous M*****. Tuer quelqu'un de ses propres mains, ou le laisser de demouiser, voire l'enfermer dans un labyrinthe sans possibilité de sortir est tout aussi cruel qu'une mort rapide et douloureuse. Bref, W&H était expert dans l'art de faire souffrir longtemps, la manipulation, et la sauvagerie civilisée.(Allez demander aux multinationales pour voir).
Bref, celle ci n'était pas vraiment une bureaucrate, mais pas tout à fait un vampire lambda non plus. Elle avait un je ne sais quoi de Angelus en elle. Elle aimait les combat qu'elle était certaine de remporter. Elle planifiait chacune de ses actions, et ne reculait devant aucun coup bas ni aucune fourberie afin d’affaiblir son adversaire. Très bien. Le point faible de ce genre de créature était qu'ils détestaient être utilisés. Ils aimaient garder le contrôle et ce par dessus tout. Il devait trouver quelque chose pour la tenir par les C********. Autrement dit, elle devait devenir son instrument et non l'inverse.


Reezen eut presque un mouvement de recul lorsque la jeune femme se pencha en avant, mais parvint à se retenir. Seul un léger tic de l’œil droit, et une langue léchée de manière prédatrice vint trahir son hésitation stoppée à temps.



Oui, bien sur qu'il n'avait pas envie de partir, il ne fallait pas être sorti de Harvard pour l'avoir compris. Pourquoi était-il ici. Bien entendu, il aurait pu lui répondre honnêtement, mais cela aurait été un mauvais calcul. Les informations devaient être données au compte goutte, maintenant que Reezen avait percé la manière d'être de la vampire, il valait mieux tenter de l'induire en erreur afin de voir si elle allait marcher. Si ça fonctionnait, il pourrait l’emmener là ou il voulait, si ça ne marchait pas, il saurait si elle en savait long sur sa période au Conseil, et la période qui avait suivi.

-Vous savez sans doute que j'ai travaillé au Conseil des observateurs durant un bon moment non ?

 Il laissa planer un léger sourcil. Bien entendu que le cabinet était au courant. Ils avaient des espions à peu prés partout, Sirk que Reezen avait tué en avait été un.

Vous savez que le Conseil a sauté il y a un an n'est ce pas ?


Nouveau haussement de sourcil accompagné d'un sourire moqueur.

Et vous savez aussi que j'ai beaucoup bourlingué depuis, mais à présent, j'ai décidé d'en revenir à mes premiers amours. W&H m'a suffisamment traqué par le passé. Le conseil m'a protégé suffisamment longtemps. Il est temps d'attaquer au lieu de rester en position défensive et de fuir. J'en ait assez. Je vais vous mener une tactique de guérilla. Je serais un véritable moustique. Vous serez harcelés sans arrêt à tout moment du jour et de la nuit. J’enverrais des crétins au casse pipe, j'enverrais des pions en mission kamikaze. Vous avez dit que W&H n'oubliais pas et ne pardonnais pas. Et bien sachez, que cela marche dans les deux sens en général.

La vengeance, l'esprit de revanche, la perte d'un certain équilibre du à la destruction du Conseil lui aurait donné l'idée de revanche contre W&H afin d'en finir avec cette histoire, chercher un coupable à punir pour son malheur. Ça paraissait plausible pour Reezen, en tout cas, difficilement vérifiable, et impossible à infirmer. La véritable raison devait rester secrète. Hors de question que le foutu cabinet se mette à remuer la M*****.
La question de Maagy tombait en plus à pic, il allait se lancer dans une jolie tirade bien larmoyante.

-Qui je suis ? Qui je suis ? J'ai cherché dans les archives du Conseil, dans les archives de W&H, dans des milliers de bibliothèques, dans les livres les plus rares, en demandant aux oracles, en demandant aux créatures les plus anciennes connues. Aucune n'a pu me répondre. Je ne sais pas ce que je suis. J'ai une peau de Nacre, des yeux rouges, je peux me téléporter à volonté, guérir les blessures. J'ai une force énorme. Je sais ce que je suis capable de faire, mais j'ignore qui je suis. Ça te va là ? lui lança-t-il en la toisant dans le blanc des yeux, la posture un peu plus rigide, les épaules voutées par la tension palpable qu'il sentait monter en lui.

Il y avait assez de vérité dans ce bluff pour que la vampire tombe dans le panneau. Il avait renoncé depuis plusieurs années déjà à cette révélation. Ce n'était pas la naissance qui importait, c'était ce qu'on faisait du don de la vie. Ses parents quels qui soient, et si ils l'aimaient seraient fiers de lui en le voyant lutter pour le bien, il en était persuadé. Son père adoptif l'avait recueilli et élevé comme son fils., et lui avait donné le minimum pour avancer dans la vie. Il lui rendait également honneur en s'étant détourné du mal. Reezen espérait que son explication enflammée pseudo confessionnal suffirait à abaisser la garde de la putain de l'enfer. Il fallait à tout prix qu'il en apprenne plus. Il avait mis le paquet. Ton accusateur, air énervé, posture tendue. De plus, il y avait suffisamment de vérité dans tout ce cafouillis pour que la catin aux canines ait des doutes.
Peut être lui proposerait-elle des infos falsifiés sur ses origines en échange d'un accord de bon procédé. Ce serait l'idéal, et lui donnerait l'avantage.

Reezen resta dans son rôle, les yeux fixes, et l'air farouche suite à sa tirade. Bras croisés l'air hautain, et arrogant. Comme fâché de s'être laissé emporter, mais comme trop fier pour le reconnaitre, mais inconsciemment enclin à la négociation.

Voilà que cela devenait intéressant. Jusque là, le demi dieu n'avait décroché que quelques paroles sans grande importance, mais les choses semblaient tourner. Pour ne louper aucun détails, la vampire se tut durant de longues minutes. Le monologue avait commencé sur les chapeaux de roues, sur un ton conquérant et provocateur, avant de terminer dans un mélange de tragicomédie. Ainsi, Wolfram et Hart n’étaient pas les seuls à ignorer QUI il était, du moins CE qu'il était. Il était d'ailleurs rassurant de savoir que les hauts placés de l'ancien conseil n'avait pu trouver plus d'informations que la cabinet, mais après tout, si les puissances supérieures n'avaient pas pu trouver d'explications, qui l'aurait pu...
Soite, cette info allait être graver dans la mémoire du vampire... après tout, cela pourrait peut être s'avérer utile si un compromis devait par la suite être trouvé. Au fond, Magdala savait très bien comment fonctionnait le monde : il fallait toujours garder sous le coude une carotte, quelque chose qui permettait aux ânes d'avancer... La carotte pourrait très bien être des informations, et le demi-dieu ferait un âne parfait.
Le discours de Reezen terminé, elle prit quelque instant un air faussement attristé avant de sourire à nouveau et de répondre dans un léger rire

- Vous croyez vraiment que vous alliez réussir à me faire verser une larme ? Allons, soyons sérieux... pas pour si peu...  Par contre, savez-vous jouer aux échecs ?

La question avait été lancé comme ça, simplement, et la jeune femme attendit quelques secondes avant de continuer.. Peut être que durant cette courte pause s'était-il intérroger sur la question plus qu'étrange de la vampire.

- Aux échecs, vous avez les pions qui sont devant, ils servent de bouclier et sont facilement sacrifiables..., la tour est plutôt fonceuse, elle tape dans le tas, tête baissée.... le cavalier, on ne s'en méfie jamais assez, peut être parce que l'on oublie trop souvent qu'il peut passer pardessus les autres... le fou, je l'adore celui là, c'est une de mes pièces préférée... Puis il y a le roi et la reine... Ce pauvre roi qui essaie tant bien que mal à se cacher, qui fait un pas en avant, un pas en arrière... Il se croit la pièce la plus importante mais il n'est rien... Tandis que la reine, oui la reine, c'est elle la pièce maitresse... Oui, elle peut être tuée, mais elle peut aller partout, rien ne la retient. Elle n'a pas besoin de se cacher, elle préfère souvent attaquer...  

Magdala laissa un nouvel instant de silence prendre place, comme pour donner un peu plus d'importance à sa conclusion.

- Vous voulez vous lancer dans une guérilla ? Si cela vous amuse... Envoyez-nous vos pions, vos kamikazes et tout ce que vous voulez, ils sont fait pour être sacrifiés... Quant à vous... à mes yeux vous n'êtes qu'un roi qui serez tôt ou tard échec et mat... Je suis joueuse, je suis "sport" et je vous laisse même commencer la partie... vous avez ma carte, vous savez où me trouver

Le jeu était fait, les dés semblaient jetés... la Reine des vampires termina alors son verre, le posa sur le bar et se leva.

(HJ : Je ne vais pas la faire sortir tout de suite, je te laisse quand même répondre à cela lol)

HS : Bon, j'ai fait vite, fatigué , de retour d'une bonne soirée. J’espère que le rp ira.

Reezen observa la vampire. D'un geste négligent, il avait commandé un autre verre tandis que la putain des enfers le regardait de ses grands yeux de batraciens.

Le verre arrivé, Reezen ordonna au serveur de laisser la bouteille. Il s'en servit une bonne rasade et but un bon coup avant de reposer son verre de façon brutale, tout en veillant à ne pas le briser. Seul un bruit sourd témoigna de la force du choc. La donzelle en robe d'avocat n'eut pas même un sursaut. Elle se décida enfin à parler.

Reezen vit le coup venir. Oui mon chou, arrête de te plaindre, j'en ait rien à branler de ta vie. Puis, passé cette petite remarque, elle lui lança un petit speech pour le moins fort ennuyeux. Mon dieu quel cliché, quel ennui. Il aurait largement préféré le speech du poker, ou du loup et de l'agneau, mais bon, cette petite ne faisait pas dans l'originalité.

Reezen tout en buvant son verre ne lâchait pas la vampire des yeux, d'un regard qui se voulait froid et vif. Une main tenant fermement le verre, une autre nonchalamment appuyée sur un genou. Il devait continuer à tenir son rôle de connard alcoolo, arrogant, et kamikaze. Il écouta d'un air revêche donc le petit discours destiné stupidement à l'intimider. Comme si elle pouvait. Reezen connaissait W&H comme si il l'avait fondé. Il savait parfaitement que le cabinet était capable d'oublier toute rancune quand il s'agissait de négocier ou de demander un service. Ça ne l'empêchait pas de te mettre une dague dans le dos ensuite. La théorie voulait que : Les rancune ne sont que des loques dont on peut se passer. Si tu dois faire ami ami avec ton pire ennemi, fais le, tue le ensuite si tu en as le droit. La froideur et l'objectivité étaient de mise. Pas de place pour les sentiments. Juste des résultats, point barre.

Tiens donc, elle lui lançait un défi en comptant sur son coté emporté et compétiteur. Fort bien, Reezen avait pensé répliquer avec un speech poker, mais après réflexion, il préféra lancer ceci non sans avoir fait craquer ses doigts d'un air machiste.

-Ok, je commence. D'ici quelques temps l'immeuble de W&H va sauter. Il y aura une immense explosion qui détruira tout le bâtiment. Peut être demain matin, peut être dans une semaine. Peut être dans un mois, peut être dans un an. Qui sait, qu'est ce que le temps pour nous n'est ce pas ? Enfin, vous voyez moi aussi je suis sport. Je vous donne mon prochain coup. A vous de voir à présent. J'ai déplacé mon fou, il va faire sauter votre tour. Quelle pièce allez vous avancer à présent détestable garce ?


L’intimidation en réponse à la menace. Une attaque surprise dans un laps de temps non défini et aléatoire.
Elle allait devoir se creuser la cervelle, ou tout du moins prendre la menace en considération. Une bombe ce n'était pas rien. Joli cadeau de plus en songeant à la destruction du conseil. Les mauvais perdants aux échecs balançaient l’échiquier en l'air de rage et de frustration. Telle était l'image qu'il devait donner.

Il devait à tout prix la jouer serré. W&H détestait le chaos. Le désordre, oui, le chaos, non. La suceuse de moelle osseuse allait-elle contre attaquer en lui prédisant le même sort sur son appartement ? Ou allait-elle lui dire que de toute façon, il serait mat tôt ou tard. Reezen et sa tactique de guérilla pourrait causer de gros ennuis à la logistique W&H si il frappait aux bons endroits. Il venait d'en faire la piqure de rappel à la vampire. Il savait très clairement ou frapper pour faire le plus de dégâts possibles. Si guerre il y' avait. Ils y perdraient tous des plumes. Était-elle parée à sacrifier autant de pièces pour gagner la partie ?